Instructeur formateur en marche nordique, promoteur du concept OTOP® en France, et créateur du concept Nordic-Trail Bâtons®, Roland Zede est considéré comme un des modèles à suivre dans la gestuelle de la marche nordique à l’instar de Pino Dellasega, fondateur de l’école italienne de MN et du concept Nordic Power®. Interview.
Roland Zede, qui êtes-vous ?
J’ai 60 ans et je suis instructeur formateur en marche nordique, représentant du concept Nordic Power® pour la France et créateur du concept Nordic-Trail Bâtons®. Né en région parisienne, j’ai débuté comme judoka (championnats de France) avant de devenir éducateur sportif en salle de fitness au sein du club Jean de Beauvais de Paris dont je suis devenu par la suite directeur sportif.
En 2002 j’ai choisi de revenir sur le terrain en devenant accompagnateur en montagne dans le Vercors. J’ai ensuite découvert avec Jean-Philippe Samel le concept OTOP® que j’ai tout de suite adopté. Puis j’ai créé en 2013 à Sallanches ma propre structure de formation : Air Z avant de déménager en 2019 au Bosc près de Lodève (Hérault).ROLAND ZEDE ORGANISE DES STAGES / Photo : Patricia Zede
En quoi consiste le concept OTOP® ?
Inventé par Jean-Philippe Samel, ce concept dont je suis désormais le référent pour la France, recouvre un ensemble de techniques qui s’inspirent de l’hébertisme (méthode naturelle de Georges Hébert). Il permet de s’approprier les bâtons pour devenir un véritable quadrupède sur tous les terrains : O pour Optimisation de la foulée, T pour Tenue du corps, O pour Ouverture des mains, P pour Position des bâtons.
Dans mes formations (cours, stages, intervention en clubs) je suis un protocole précis du ressenti de la gestuelle qui part de la pose talon à la grande mobilité articulaire lors de la rotation inversée hanche-épaule. Ce ressenti amène de l’amplitude, de l’aisance et de la fluidité dans le geste.ROLAND ZEDE RÉFÉRENT POUR LA TECHNIQUE OTOP / Photo : Patricia Zede
Vous avez parlé de jouer avec les bâtons ?
Oui il faut apprendre à jouer avec les bâtons selon sa forme physique et le terrain. On peut utiliser les bâtons pour courir, bondir, franchir des obstacles ou sauter. Le double appui bâton sur faux plat, montée ou descente est un geste fabuleux : on pique les deux bâtons de façon oblique en même temps près du pied droit (deux temps) ou les deux bâtons près du pied droit, puis près du pied gauche (trois temps). J’utilise les bâtons Vipole car ils ont un gantelet très ajusté qui permet un retour de bâton sans flottement.
Quand les épaules et les hanches commencent à se déverrouiller grâce au bon geste, c’est gagné ! Ce qui m’anime est de transmettre le plaisir de la belle gestuelle. Il y a un véritable travail à faire sur soi en 3 étapes : l’apprentissage corporel de la marche nordique, le ressenti de la gestuelle et l’analyse proprioceptive du geste.LE DOUBLE APPUI / Photo : Patricia Zede
Comment voyez-vous l’évolution de la marche nordique ?
Il faut voir la marche nordique comme un arbre avec un tronc commun (celui de la MN historique développée par Marko Kantaneva) et toutes ses branches : marche chronométrée de la FFA, sport santé, OTOP®, marche consciente de Isabelle Bourrin, Nordic Yoga® de Thomas Faillat, Nordic Fusion Training® de Didier Dekeyser, Nordic-Trail Bâtons®, Nordic Power® de Pino Dellasega, etc.
Je considère d’ailleurs ce dernier comme un « frère jumeau » depuis que nous avons fait ensemble en 2017 des photos et des vidéos dans les Dolomites (ndlr : Pino Dellesega a depuis subi un grave AVC qui ne lui permet plus de marcher normalement). Pino a une force de caractère extraordinaire à l’instar de ma femme Patricia qui a dû se faire opérer d’une tumeur et qui n’a pas retrouvé toute son autonomie. Une partie de sa rééducation s’effectue avec la marche nordique. Suite à ces évènements, je fais mienne la doctrine de Pino : « On n’est pas né pour exister mais pour résister ! ».
Je pense également que d’autres sensibilités et concepts vont enrichir la marche nordique. L’encadrement se rajeunit et c’est une bonne chose. Il y a beaucoup de jeunes prometteurs comme les coachs Kevin Richard et Leslie Lejeune. Enfin les connaissances et la pédagogie vont s’améliorer avec le temps. LE PLAISIR DE LA GESTUELLE / Photo : Patricia Zede